Actia
ACTIA GROUP est un groupe spécialisé dans la fabrication de composants électroniques pour la gestion des systèmes dans les domaines de l'automobile, des télécommunications et de l'énergie.
"En digitalisant les échanges de données avec les fournisseurs, Axiscope est un élément de la montée en maturité de la fonction. Son implémentation représente un pas important franchi par l’entreprise pour valoriser la fonction achat et en faire une fonction stratégique."
Enjeux et Objectifs
- Centraliser les échanges avec les fournisseurs
- Renforcer la capacité de résilience
1. Que représentent les Achats chez ACTIA ?
Je suis rattaché au PDG d’Actia, Jean-Louis Pech et je suis en charge des Achats d’Actia Automotive. Nous couvrons 250 millions d’euros d’achats de production et 30 millions d’euros d’achats hors-production. Le département achats est réparti en quatre entités :
- achats hors-production
- achats projets
- achats séries
- qualité fournisseur
2. L'implémentation en cours d'un SI achats est un autre atout dont vous avez voulu doter la fonction pour affronter la conjoncture actuelle. Quelle est le contour de ce projet ?
"En 2019, afin de répondre au besoin de disposer d’un SRM pour centraliser au maximum les échanges avec nos fournisseurs, nous avons lancé un appel d’offres à l’issue duquel nous avons retenu Axiscope."
Nous avons initialement développé des modules de suivi des réclamations fournisseur, d’audits process, de référentiel PPAP (Production Part Approval Process) spécifique à l’automobile qui porte sur la qualification des pièces en phase projet.
Nous sommes aujourd’hui en train d'étoffer notre cahier des charges avec des modules complémentaires pour nous aider à faire face à la crise que nous traversons. Nous finalisons le module de performance QCD et nous sommes en train de développer un module spécifique au suivi des outillages de production. A terme nous pourrions ajouter des modules liés à la gestion des risques, le suivi des approvisionnements critiques, ou encore la gestion des RFQ
3. Comment organisez-vous la dimension conduite du changement dans ce projet de SI achat ?
Ce projet est non seulement un investissement non négligeable, mais aussi une petite révolution culturelle. La conduite du changement concerne essentiellement les utilisateurs au niveau du département achats, à commencer par la fonction assurance qualité fournisseurs et le responsable performance achats, en charge de tous les outils et de nos méthodologies d’achat. Il intervient en soutien du déploiement et s’assure que les acheteurs s’approprient l’outil.
"C’est un outil attractif, visuel, simple à utiliser qui apporte un accès à l’information en temps réel."
Il doit être utilisé au quotidien par les acheteurs pour en extraire les informations nécessaires au pilotage de la performance fournisseurs Pour leur présenter l’avancement des différents modules, nous organisons des sessions de sensibilisation, des revues trimestrielles avec l’ensemble des équipes achats. Petit à petit, les différents utilisateurs prennent connaissance de l’outil, apprennent à le connaître et sont en mesure d’en faire la promotion dans l’organisation
4. Qu'est-ce que ce projet vous apporte face aux problèmes de pénuries et comment avez-vous construit l'indicateur d'approvisionnabilité ?
Nous avons lancé un programme appelé « résilience supply chain » qui va nous permettre de mieux anticiper les crises à venir. Outre un module de gestion des risques, nous travaillons également sur la notion de « procurability » qui caractérise notre capacité à nous approvisionner.
Cet indicateur est propre aux composants électroniques. Nous mesurons le niveau de multi-source, les lead time, l’équilibre make or buy, le niveau de maturité des composants… Cela nous donne un niveau de risque, qui peut être atténué par des plans d’action du fournisseur. En parallèle, nous avons mis en œuvre un programme Redesign to Deliver. Aujourd’hui, la performance achats repose plus sur le délai que sur le coût. Notre chantier Redesign to Deliver s’appuie sur une analyse de criticité des BOM de nos produits, qui repose sur différents critères, dont ce paramètre d’approvisionnabilité. Nous proposons à nos clients des redesign partiels de nos produits, de façon à pouvoir les livrer.
5. ACTIA est une ETI qui évolue entre des clients grands groupes et des fournisseurs grands groupes. Comment parvenez vous à les entraîner dans ces démarches de redesign ?
Nous sommes entre des clients et des fournisseurs qui sont beaucoup plus grands que nous et nous sommes crédibles et légitimes à partir du moment où nous montrons notre valeur ajoutée. Notre force en tant qu’ETI est notre réactivité. Dans cette crise, nous avons ainsi été capables de développer très rapidement de nouveaux outils spécifiques au contexte.
6. Quels sont les KPI de réussite de ces nouveaux outils ?
Niveau de criticité : de 1 à 4 en fonction du délai sous lequel ils risquent d'être en rupture. Cela dépend aussi de l’efficacité des quatre leviers à notre portée pour contrer ou prévenir ces ruptures.
Taux de rendement : principal indicateur au niveau de la production
Le Purchasing Price Variance : permet de calculer les écarts entre le prix réceptionné et le prix de référence, en fonction de la quantité réceptionnée.
Nous monitorons aussi les PPM (nombre de défauts enregistrés par Million de Pièces Produites et par an) et l’OTD (On-Time Delivery : indicateur permettant de mesurer le ratio de pièces délivrées en temps et en heure par rapport au nombre total de pièces commandées). Nous essayons actuellement de les faire évoluer pour trouver d’autres mesures liées au contexte.